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skip to content follow: rss esclaves en amérique récits autobiographiques d'anciens esclaves 1760-1865 accueil a propos du site les auteurs des récits frederick douglass henry « box » brown henry bibb henry watson john brown josiah henson lewis garrard clarke lunsford lane mary prince moses grandy moses roper ottobah cugoano solomon northup william craft william grimes william wells brown repères historiques le commerce des esclaves en cartes chronologie des récits d’esclaves ressources contact 02/02/2017 william grimes : la peau balafrée d’un esclave comme reliure pour la constitution américaine « j’espère que certains achèteront mon livre par charité, mais je ne suis pas un mendiant. je suis désormais dans la misère la plus totale ; j’ignore où et comment je vais vivre ; j’ignore où et quand je vais mourir ; j’espère seulement être prêt. si mon dos n’était pas aussi balafré après les coups de fouet infligés en esclavage, je léguerais par testament ma peau au gouvernement afin qu’elle soit prélevée et transformée en parchemin pour relier la constitution de la glorieuse, heureuse et libre amérique. que la peau d’un esclave américain serve de reliure à la charte de la liberté américaine. » william grimes , life of william grimes, the runaway slave. written by himself , new york, 1825, p. 68. trad. fr. hélène tronc pour esclavesenamerique.org. 07/01/2014 solomon northup : le mot « liberté » « certains pensent à tort que l’esclave ne comprend ni le mot ni l’idée de liberté. pourtant, même à bayou bœuf où l’esclavage se rencontre selon moi sous sa forme la plus abjecte et cruelle – où on lui voit des traits inconnus dans les etats situés plus au nord – les esclaves les plus ignorants comprennent en général parfaitement son sens. ils n’ignorent pas les privilèges et les exemptions qui l’accompagnent. ils savent qu’elle leur permettrait de conserver le fruit de leur labeur et leur garantirait la jouissance du bonheur domestique. ils ne manquent pas de remarquer l’écart entre leur propre condition et celle du plus cruel des blancs, ni de mesurer l’injustice de lois qui confèrent à ce dernier le pouvoir non seulement de s’approprier les profits de leur travail mais aussi de leur infliger sans raison des châtiments qu’ils ne méritent pas, sans qu’ils disposent du moindre recours ni du droit de résister ou de protester. lire la suite… 07/12/2013 solomon northup : travail dominical « il est de coutume en louisiane, comme je suppose dans les autres états esclavagistes, d’autoriser les esclaves à conserver tout salaire obtenu pour un travail accompli le dimanche. c’est leur unique moyen de s’offrir des articles de luxe ou de simple nécessité. lorsqu’un esclave, acheté dans le sud ou kidnappé dans le nord, est amené dans une cabane de bayou bœuf, on ne lui donne ni couteau, ni fourchette, ni vaisselle, ni bouilloire, ni pots, ni meubles d’aucune sorte. il reçoit une couverture avant son arrivée et, une fois qu’il s’en est enveloppé, il a le choix entre dormir debout et s’allonger à même le sol ou sur une planche, si toutefois elle n’est d’aucun usage à son maître. il est entièrement libre de ramasser une coloquinte pour y conserver ses repas, ou de manger son maïs directement sur l’épi, selon son bon plaisir. s’il osait demander à son maître un couteau, une casserole ou un ustensile quelconque, il se ferait frapper ou rire au nez. lire la suite… 03/01/2013 lunsford lane : actes de vente de ma femme et de mes enfants « je suppose que ceux de mes lecteurs qui n’ont pas l’habitude de faire commerce d’êtres humains seront curieux de voir les actes de vente qui m’ont permis d’entrer en possession de ma propre femme et de mes propres enfants*. ces deux actes ont été rédigés de la main de m. smith. voici le premier, pour ma fille laura : sachez par les présentes qu’en contrepartie de la somme de deux cent cinquante dollars, qui m’a été versée en main propre, j’ai, ce jour, négocié et vendu, et que, par les présentes, je négocie, vends et transfère à lunsford lane, homme de couleur libre, une fille noire nommée laura, âgée d’environ sept ans, et que, par les présentes, je justifie et défends que les droit et titre de ladite fille audit lunsford et à ses héritiers sont libres des prétentions de quiconque. en foi de quoi j’ai apposé ma signature et mon sceau au présent acte, à raleigh, le 17 mai 1841. b. b. smith, [sceau]. en présence de robt. w. haywood. lire la suite… 09/10/2012 harriet jacobs : préface de l’auteur « lecteur, sois assuré que ce récit n’est pas une fiction. je sais que certaines de mes aventures peuvent sembler invraisemblables ; il s’agit pourtant de la stricte vérité. je n’ai pas exagéré les maux de l’esclavage, bien au contraire : mes descriptions restent très en deçà des faits. j’ai tu le nom des lieux et changé celui des personnes évoqués dans mon récit. je n’avais aucune raison personnelle de les dissimuler mais j’ai estimé que ce serait faire preuve de bonté et considération envers autrui. j’aimerais être plus qualifiée pour mener à bien ce travail mais j’espère que mes lecteurs excuseront les imperfections de mon récit au vu des circonstances. je suis née et ai grandi en esclavage ; j’ai passé vingt-sept ans dans un état esclavagiste. lire la suite… 13/04/2012 charles ball : vente de deux femmes enceintes dans un convoi vers la géorgie « tôt le matin, le maître nous appela et distribua à chacun des esclaves de la chaîne un gâteau de maïs et un petit morceau de lard. pendant notre marche vers le sud, nous n’avions mangé que deux fois par jour, et jamais avant neuf heures du matin. ce jour-là, il nous donna à manger de bonne heure pour, dit-il, nous souhaiter la bienvenue en caroline du sud. il s’adressa ensuite à nous et expliqua que nous pouvions désormais abandonner tout espoir de retourner d’où nous venions car il nous serait impossible de retraverser la caroline du nord et la virginie sans être repris et ramenés. il nous conseilla donc de nous satisfaire de notre sort, d’autant que la géorgie, notre destination, était une terre surpassant de loin toutes celles que nous avions traversées, où nous pourrions vivre dans l’abondance. lire la suite… 07/11/2011 john brown : le cas tragique de john morgan, planteur et antiesclavagiste « avant de raconter la suite de mes aventures, je vais évoquer quelques faits qui aident à mieux comprendre le fonctionnement du système esclavagiste. je ne pense pas que le public sache vraiment ce qu’est l’esclavage. il n’en mesure pas toute l’horreur et ignore qu’il affecte aussi bien les personnes libres que celles qui sont asservies. aujourd’hui, la situation des blancs pauvres dans les états esclavagistes est pire qu’elle le sera jamais dans les états libres, parce que dans les premiers il est honteux de travailler, au point qu’un homme se refuse à cultiver ses propres champs par crainte d’être méprisé. dans les cas fréquents où ces blancs démunis n’arrivent pas à gagner leur vie honnêtement, ils demandent aux esclaves des environs de voler leurs maîtres, pour leur fournir du maïs, des volailles et d’autres denrées – mais surtout du maïs. les esclaves volent parce qu’ils sont mal nourris. lire la suite… 22/09/2011 lunsford lane : parole d’évangile ? « on ne m’avait jamais permis d’apprendre à lire mais j’avais le droit d’aller à l’église, où je reçus une instruction qui, je pense, me fut bénéfique. il me semblait que l’évangile m’avait transformé, si bien qu’après avoir obtenu de ma maîtresse une autorisation écrite (indispensable dans ces situations), j’avais été baptisé et reçu dans la communauté de l’église baptiste. en matière religieuse, j’avais donc eu le droit d’exercer ma propre conscience, une faveur qui n’est pas accordée à tous les esclaves. le pasteur nous répétait souvent, à moi et à d’autres, que dieu avait fait preuve d’une immense bonté en nous amenant dans ce pays, loin de la ténébreuse et obscurantiste afrique, et en nous donnant à entendre l’évangile. selon moi, dieu accordait aussi la liberté su